Nous nous sommes retrouvé le 5 novembre à la Maison médicale pour une soirée-débat.
Eric Yvergniaux de l’ASBL « question santé » animait la soirée et nous a apporté un large choix de magazines féminins. Transposée dans les médias, l’image de la femme moderne est la suivante : « Une superwoman qui combine avec succès une carrière enrichissante, l’éducation des enfants, un look à la fois sexy et sophistiqué, des amitiés entretenues et, enfin, une vie amoureuse fabuleuse ».
Ces magazines partagent un certain nombre de caractéristiques :
- une présentation généralement très soignée
- un contenu qui répond le plus souvent aux trois impératifs suivants : distraire, informer et conseiller
- une volonté affichée d’accompagner et d’aider les femmes dans leur vie de tous les jours.
Leur contenu présente également plusieurs similitudes : des rubriques délivrant des conseils sur des thèmes considérés comme typiquement féminins (minceur, beauté, hommes, sexologie, cuisine, régimes, achats…)
La minceur est perçue et admise comme étant le critère principal de beauté. Paradoxalement, les mêmes magazines regorgent de recettes de cuisine incitant à manger, à préparer des mets choisis pour la famille, les amis, etc.
Des conséquences sur les femmes ? Elles peuvent-elles se sentir déprimées car il n'est pas simple de devenir une femme parfaite suivant les critères des magazines.
La présence massive des annonces publicitaires dans les magazines féminins pose également de nombreuses questions. Les femmes sont les principales responsables des achats du ménage. Elles sont responsables des 70% des achats dans la vie de tous les jours. Les annonceurs s’adressent avant tout à des consommatrices potentielles. Les femmes qui n’achètent pas de magazines sont-elles épargnées par cette avalanche publicitaire ? On feuillette énormément dans les salles d’attente de médecins, dentistes, salon de coiffure. Or pour beaucoup d’annonceurs, feuilleter un magasine n’est pas anodin. Pour les magazines, les annonceurs publicitaires représentent des rentrées considérables d’argent et sont en mesurent d’exercer une certaine pression, tant sur le choix des articles rédactionnels que publicitaires.
La presse magazine féminine, comme les autres médias, est assez symptomatique de l’époque et de la société modernes. Elle renvoie une image de la société qui est loin d’être égalitaire.
C’est à la société de continuer à lutter contre les discriminations pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes. Mais aussi à combattre les comportements sexistes et machistes qui continueront à reléguer les femmes dans l’ombre, au second plan, dans les maisons, peu encouragées à occuper l’espace public.